Ars dictaminis

L’ars dictaminis ou ars dictandi est, au cours du Moyen Âge, de la première moitié du XIe siècle au milieu du XVe siècle, au sein de la rhétorique, la théorie de la composition des textes en prose ou en vers (ars versificatoria), en latin. Cependant dans la pratique il s’agit majoritairement de la composition en prose[1]. L’objectif est de rendre la lettre, ou document officiel, clair, compréhensible et persuasif [2].

Le terme ars dictaminis insiste sur la composition épistolaire (de lettre, dictamen). Il dérive du latin dictare qui signifie « dicter ». À l’époque médiévale les lettres étaient dictées à des scribes, le verbe est alors devenu synonyme de « composer » ou « rédiger »[3],[4].

Mais le terme ars dictaminis reste aujourd’hui plus utilisé pour désigner la rédaction d'actes diplomatiques et l’ars notariae. Lié à l'émergence du droit en Italie, l’ars dictaminis fait évoluer la rhétorique vers l'apprentissage de la rédaction administrative.

Ébauché dès la fin du XIe siècle en Italie, et attribué à Albéric du Mont-Cassin (Ars dictandi, Libri rhetorici), l’ars dictaminis est utilisé entre le XIe et le milieu du XVe siècle en Europe.

Il se répand comme un mode standardisé international de communication diplomatique.  Il s’est, dans un premier temps, développé à Bologne, puis à Orléans et Tours, via l’utilisation de manuels appelés artes dictandi ou dictaminis, écrits par des dictatores[5].

Ses caractéristiques principales sont : la division de la lettre en cinq parties distinctes et le développement d’un seul sujet dans un style élégant et bref[4].

  1. George Makdisi, « Scholasticism and Humanism in Classical Islam and the Christian West », Journal of the American Oriental Society, vol. 109, no 2,‎ , p. 175 (ISSN 0003-0279, DOI 10.2307/604423, lire en ligne, consulté le )
  2. Medieval Italy, Routledge, (ISBN 978-1-135-94880-1, lire en ligne)
  3. William D. Patt, « The Early Ars dictaminis as Response to a Changing Society », Viator, vol. 9,‎ , p. 133–156 (ISSN 0083-5897 et 2031-0234, DOI 10.1484/j.viator.2.301543, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b R. Weigand, « Fransen, Gérard, Les collections canoniques. Turnhout: Brepols 1973. 55 S. = Typologie des sources du moyen âge occidental, Fasc. 10. », Archiv für katholisches Kirchenrecht, vol. 144, no 2,‎ , p. 637–639 (ISSN 0003-9160 et 2589-045X, DOI 10.30965/2589045x-14402033, lire en ligne, consulté le )
  5. Pennington, Kenneth, (1941- ...)., Éditeur scientifique. Somerville, Robert, (1940- ...)., Éditeur scientifique., Law, church, and society essays in honor of Stephan Kuttner, University of Pennsylvania Press, (ISBN 0-8122-7726-0 et 978-0-8122-7726-5, OCLC 491739168, lire en ligne)

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